C’est tout naturellement que j’ai commencé à explorer La coopérative d’en face, habitat collectif participatif au sein duquel je réside. Cet immeuble regroupe aujourd’hui une  trentaine d’adultes et une quinzaine d’enfants. Le projet de ce lieu de vie a été imaginé, puis concrétisé par des citoyens et citoyennes engagés. Salle commune, studio partagé avec bibliothèque commune et chambre d’ami-e-s, potager bio, panneaux solaires, armoires de partage accueillant entre autres outils, électroménager et jeux, deux voitures en auto-partage mais surtout un énorme garage à vélos constituent leur cadre de vie actuel. Tout comme les nombreuses séances, la conciergerie et la gérance, assumées collectivement. 

En considérant ce lieu familier sous un angle nouveau, des questions me sont apparues. Entre autres, celle de la place accordée dans un projet collectif à l’individu, à sa singularité et à son espace personnel. 

C’est en jouant avec les cadres – délimitations architecturales – que sont les fenêtres, les portes et les seuils que j’ai voulu explorer, par des perspectives spatiales, emboîtées les unes dans les autres, le subtil équilibre entre le soi et le nous. Ces scènes du quotidien proposent un regard intime loin de la vie tourbillonnante d’un vivre-ensemble collectif. 

Des pièces qui, mises les unes à côté des autres, forment un tout cohérent : le Nous.